Dans le « W » de Cassiopée… la brillante nébuleuse PACMAN côtoie le discret FANTÔME de Cassiopée.

La nébuleuse PACMAN (NGC 281) est une nébuleuse en émission d’une dimension d’environ 100 années-lumière et distante de 10 000 années-lumière.

Les petites taches noires au sein de la nébuleuse sont des « globules de BOK » du nom de l’astronome Bart BOK qui a émis en 1947 l’hypothèse que ces nuages de gaz et de poussières sont en effondrement gravitationnel et que cet effondrement engendre la formation d’étoiles. Bien plus tard, en 1990, des observations faites dans le proche infrarouge ont confirmé que les étoiles naissaient bien à l’intérieur des globules de BOK.

12,9 heures de pose (258 x 180 s) réparties sur 7 nuits de septembre à novembre 2022.

La pâle nébuleuse du FANTÔME de Cassiopée (IC 63), accompagnée (au-dessus) de la nébuleuse IC 59 encore plus faible, est illuminée par l’étoile Gamma Cassiopée.

Gamma Cassiopée est une variable éruptive dont la magnitude apparente varie de manière irrégulière entre 3.0 et 1.6. Au maximum de son éclat, elle est plus brillante que Alpha Cassiopée (magnitude 2.25) et Beta Cassiopée (magnitude 2.3).

7,2 heures de pose (144 x 180 s) réparties sur 3 nuits de septembre à octobre 2022. Il faudra sans doute au moins doubler le temps de pose pour obtenir un résultat plus présentable. Par chance, le fantôme sera à nouveau présent au rendez-vous l’an prochain…

Retour d’expérience 2022 (sans doute un peu technique pour ceux d’entre vous qui ne font pas de photos du ciel… désolé).

Sur l’ensemble de l’année 2022, j’ai pu utiliser ma lunette Skywatcher 72ED durant 78 nuits pour un total de 364 heures de pose (je ne comptabilise pas les clichés éliminés), ce qui n’est pas trop mal compte tenu de la météo dans notre région.

Pour y arriver :

  • 100% des clichés sont pris depuis mon domicile.
  • La mise en place de l’installation dure désormais moins de 5 minutes : transport sur la terrasse de l’ensemble monture/lunette non démonté (20 kg) et de la caisse contenant le mini-PC, la multiprise 220 v, les chargeurs (pour la monture, les bandes chauffantes et le mini PC) et un powerbank (pour les caméras et le focuseur), puis branchement des câbles et de la prise secteur. Un marquage au sol permet un positionnement du trépied de la monture suffisamment précis (compte tenu de l’auto guidage) pour ne pas avoir à refaire l’alignement polaire. Cette facilité de mise en place et de rangement permet de sortir la lunette même pour une fenêtre de 2 heures de ciel dégagé.

  • Une fois les branchements réalisés, tout le reste du processus (pointage des cibles par « plate-solving », suivi, mise au point motorisée, auto guidage, retournement au méridien, enchainement des prises de vue de plusieurs objets au cours de la nuit, …) est piloté par le mini-PC avec le logiciel NINA et suivi depuis l’intérieur de la maison en connectant le PC de bureau et/ou une tablette au mini PC avec le logiciel TEAMVIEWER.
  • L’utilisation de filtres à bande étroite permet de photographier certains objets (les nébuleuses en émission) même en présence de la pleine lune.
  • Pour exploiter en totalité les nuits sans nuages, seuls les LIGHTS sont pris de nuit. Tous les fichiers de calibration (offsets, darks, flats) sont constitués en journée. De plus, la caméra refroidie a considérablement simplifié la construction de la bibliothèque de darks par rapport au boitier Canon 550d.

En résumé, j’ai pu optimiser le processus de prise de vue en m’assurant de pouvoir rester au chaud… C’était nécessaire pour arriver à compenser par des temps d’intégration plus longs (10 heures, voire plus, par objet céleste) le handicap de la pollution lumineuse.

Le plus dur reste à faire : apprendre le post-traitement qui est une étape tout aussi cruciale, mais bien plus complexe, pour obtenir de belles images. J’ai encore un doute sur le logiciel qui me permettrait d’obtenir de bons résultats (Startools, Siril, Pixinsight, …) et sur ma capacité à en faire l’apprentissage.

Si un jour je pense avoir suffisamment progressé dans ce domaine, il sera temps de songer à renouveler mon modeste équipement de débutant… et d’avoir de nouveaux problèmes à traiter.

Bonnes fêtes de fin d’année et bon ciel à tous.

Daniel

Lunette Skywatcher 72ED, caméra ZWO 533MC, filtre Optolong L-EXTREME, monture EQM-35. Logiciels : N.I.N.A. pour les prises de vues, ASTAP pour le plate-solving, PHD2 pour l’autoguidage, DEEPSKYSTACKER ou SIRIL pour la calibration et l’empilement, STARTOOLS pour le post-traitement.

4 commentaires

  1. Catherine

    Merci Daniel, poésie et un vrai talent de formateur se côtoient ici …une petite école d’astrophotographie et la générosité du partage…Il ne te reste plus qu’à en faire un livre pour la mémoire !!!

    • Daniel

      Merci Catherine.
      Je suis sans doute un peu trop cartésien pour être poète et, à coup sûr, bien plus débutant que formateur, mais je suis passionné. Je retrouve, 50 ans plus tard avec la photo, ce que j’ai ressenti adolescent en arpentant le ciel avec ma lunette. L’astronomie est restée une passion et la photo m’a permis de m’y replonger en surmontant, par rapport à l’observation visuelle, le handicap de la pollution lumineuse, de la vue qui baisse et… du manque de courage pour passer mes nuits dehors.

  2. Christian

    Très belle passion joliment partagée. Pour cette belle fête de Noël, aura t-on l’histoire de l’Etoile du berger ?
    Merci Daniel

    • Daniel

      Oui Christian, l’astrophotographie est une très belle passion pour qui aime les merveilles du ciel. Par bonheur depuis quelques décennies, la baisse du coût des instruments et des montures (la Chine…), les capteurs numériques et l’informatique l’ont rendue techniquement plus accessible et financièrement moins inabordable pour des amateurs toujours plus nombreux. Bon, ça demande quand même encore un peu de travail et c’est très bien comme ça.
      L’étoile du Berger est la planète Vénus qui selon sa position par rapport au soleil est la première « étoile » visible après le coucher du soleil ou la dernière « étoile » visible avant son lever. Les bergers guettaient son apparition au crépuscule ou sa disparition à l’aube pour rentrer ou sortir leur troupeau.
      Quant à l’étoile qui guida les rois mages, qui est celle à laquelle tu fais allusion, les historiens et scientifiques ont émis plusieurs hypothèses : conjonction exceptionnelle de planètes, comète, nova ou supernova… Cette dernière hypothèse semble remporter le plus de suffrages, mais pas de certitude sur le sujet. Ce qui ne doit empêcher personne de passer un bon Noël…

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